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... il faut à mon avis écrire pour plaire à un seul lecteur : soi-même - Nabokov

vendredi 28 septembre 2012

Lecture de "Vastes solitudes" au Village Suisse du Livre (St-Pierre-de-Clages)



Lecture au 31e Samedi littéraire au Village Suisse du Livre



La manifestation aura lieu le 29 septembre 2012 à L’Espace Arvoisie - Rue de l’Eglise 23 - 1955 St-Pierre-de-Clages (VS) (situation et accès). Les lectures débutent à 14 heures précises.

Plus d'information: Village suisse du livre ,  sortir.ch, commune de chamoson , Plateforme Culture Valais

Zagdanski: Chaos brûlant





Eblouissant roman de Stéphane Zagdanski. Son nouveau livre, "Chaos brûlant", montre en mots les sombres coulisses d'un monde en constante décrépitude, mais aussi les collisions d'intérêts entre la publicité, le spectacle, la Finance, le travail à la chaîne et le crime désormais globalisé, ou encore entre la psychiatrie, la publicité, l'économie, la Technique et le nazisme. Bref, il éclaire de mots la scène cataclysmique de ce monde-écran, spectacularisé au point d'abolir toute pensée. Il montre comment l'abjection vacuitaire de la Finance est un gouffre à l'intérieur duquel le monde s'engouffre.

La hauteur de vue de l'écrivain – grâce aux jumelles de sa pensée, de son witz et de sa réjouissante érudition, amplifiée notamment par celles de Kafka, de Artaud et de Heidegger – nous donne à penser sur la lobotimisation généralisée du genre dit humain dont l'instinct de fond, à savoir le goût du sang, n'a pas évolué d'un iota depuis des millénaires. Hitler, ce grand publicitaire adulé des foules à travers les âges, inspire donc – en ce moment même – l'actuel désastre planétaire qu'est le néo-libéralisme, lequel a remplacé à son avantage, par pure commodité démocratique, la chambre à gaz par l'Audio visual factory, le spectacle de gladiateurs par le Home studio à décerveler.

Stéphane Zagdanski y dissèque la généalogie du Crime. Ses mots se font scalpels. Le Monde, cet asile de fous contemporain, passé et en cours de consolidation démente, y est épluché, analysé comme jamais, désossé par la verve débridée d'un Sac d'Os (nom donné au narrateur du livre).
DSK, qui sert ici de révélateur dans la grande affaire du Mal, n'est en définitive qu'un pauvre pion au service de la Finance, infiniment remplaçable et d'ailleurs aussitôt remplacé.

Le chapitre clef qui selon moi condense à lui seul ce réseau maléfique : Histoire de la psychiatrie à l'âge nazi. Ce chapitre, qui révèle l'histoire macabre de l'antisémitisme, projette (ou devrait projeter) le lecteur en avant, en plein sur la scène contemporaine où se fomente l'ordre du crime final en cours d'arraisonnement, celui du chiffre contre la Parole.

Après avoir lu ce livre en tout point éblouissant – lequel se laisse volontiers lire en riant, là est d'ailleurs et précisément son grand tour de force –, après avoir lu ce livre donc, il me semble entendre des bas fonds sourdre la sourde complainte médiatique et maligne, celle de la crispation énervée du diable en personne. Car si le diable – à savoir le genre humain désormais aphasique ? – s'aime d'être Spectacle, il déteste voir son jardin secret mis à nu par le Verbe, car le diable exècre la sainteté du geste scripturaire.

Le Verbe détermine l'Homme. Ne plus habiter le Verbe, c'est consentir à n'être que machine, machine évidemment rentable et infiniment monnayable. Céline, en grand prophète génial qu'il est, ne parle que de ça dans l'entretien que je viens tout juste de reposter ici-même (en provenance du site de Maxence Caron).


Le blog dédié au roman de Stéphane Zagdanski : http://chaosbrulant.blogspot.fr/


Bonne lecture lumineuse.

mercredi 28 mars 2012

Vastes Solitudes: Interview Tink

L'interview donnée à Tink à propos de Vastes Solitudes :

"C’est l'aventure de deux êtres qui s’aiment et qui se mettent en quelque sorte en dehors de la société. Ils se désintéressent des actualités, ne courent pas aux soldes, sortent peu. Ils vivent entre eux, sans trop se préoccuper de la société, la laissant de coté pour ce qu’elle est, à savoir un monde où l’argent est roi." Lire la suite.